Talbot Solara, première partie
LA TALBOT SOLARA - L'ADIEU A SIMCA
Classique avec son profil tricorps, la Talbot Solara apparaît en 1980. Son aspect comme sa technique sont très proches de ceux de la 1510, berline bicorps à hayon, elle-même dérivée de la 1307.
LES ORIGINES SIMCA
L'histoire de la Solara ne débute donc pas tout à fait en 1980, mais au début des années soixante-dix, avec le lancement du projet C6. Talbot n'est alors pas encore Talbot : la firme, passée sous le contrôle de Chrysler, s'appelle encore Simca. L'objectif des dirigeants est de créer une voiture de la taille et du statut de la 1301, mais ayant le côté pratique de la 1100 à hayon. Les concepteurs de la C6 reprennent la plate-forme de cette dernière, tandis que la carrosserie abandonne le principe de la berline tricorps de la 1300 en se dotant d'un hayon.
Depuis 1965 et la Renault 16, cette forme de carrosserie a montré ses avantages et a séduit de nombreuses familles. Si elle est appréciable pour le transport d'objets plus ou moins encombrants, de la poussette au meuble en kit, elle reste boudée par les amateurs de classicisme, qui la trouvent trop utilitaire. La voiture, baptisée 1307/1308 et présentée en 1975, se distingue par ses boucliers en plastique, à la manière de la Renault 5 née en 1972. Nettement plus modernes que les fragiles pare-chocs en métal chromés et boulonnés à la coque, ils s'intègrent à la carrosserie et encaissent mieux les petits chocs.
UNE EXCELLENTE BASE
La 1307/1308 est très bien accueillie par la presse comme par le public. Elle est disponible en trois versions, 1307 GLS, 1307 S et 1308 GT. Les magazines spécialisés sont élogieux et la berline est sacrée "voiture de l'année 1975-1976" par un jury de quarante journalistes européens. Le succès commercial est au rendez-vous et plus de deux mois d'attente sont nécessaires pour obtenir une 1307/1308. Le 02.04.1976, 100.000 voitures ont déjà été produites et les 250.000 unités sont atteintes le 16.11.1976. Elle occupe 7% du marché français en 1976, alors qu'en 1975, les Citroën GS, Simca 1100 et Peugeot 304 n'en représentaient que 6,5%. Au Royaume-Uni, la 1307/1308 s'appelle Alpine et est produite dans l'usine de Ryton. La voiture poursuit sa route sans difficultés et, le 10.08.1978, Chrysler vend ses filiales européennes à Peugeot. Les marques Simca et Chrysler vont disparaître de la carrosserie des 1307, puisque le 10.07.1979, Peugeot décide de rebaptiser la firme en l'appelant Talbot.
DE LA 1307 A LA SOLARA
Avec la mutation de Simca Chrysler en Talbot s'annonce la Solara. Le couple 1307/1308 adopte de nombreuses transformations et se nomme désormais Talbot 1510. Quatre modèles sont proposés : LS, GL, GLS et SX. Extérieurement, on les reconnaît à leur face avant inclinée, leurs nouveaux boucliers et leurs nouveaux feux arrière, plus longs et dotés d'un éclairage de plaque d'immatriculation. Ainsi restylée, la 1510 gagne 7 cm en longueur. A l'intérieur, les changements sont plus rares. Le tableau de bord est le même avec quelques aménagements, comme de nouveaux aérateurs et une console centrale inédite incorporant une montre digitale. Mais l'intégration de Simca au sein de la galaxie Peugeot se passe difficilement et les clients Simca sont désorientés. La fin de ce label populaire au profit d'un nom luxueux apposé sur des voitures abordables est surprenante. Le réseau est également perdu et le rapprochement des enseignes Peugeot et Talbot ne se fait pas sans difficultés. Le résultat est un désastre commercial : les ventes chutent. Les 1307/1308 puis 1510 sont malmenées par les Peugeot 305 et les Renault 18 : en 1979, elles se sont écoulées à 57.000 unités contre 130.000 pour la Peugeot et 150.000 pour la R18. Pour réagir sans trop investir, Talbot développe la Solara, une simple évocation tricorps de la 1510.