Talbot Solara, deuxième partie
LA TALBOT SOLARA - SOUS UNE MAUVAISE ETOILE
Alors que toute la gamme Talbot en 1980 n'est constituée que de produits Simca Chrysler rebadgés, la Solara est la première Talbot nouvelle génération. Signe de la confusion régnant au sein de la marque, elle arbore au début deux logos sur sa malle arrière : à droite Talbot et à gauche Simca !
UNE 1510 AVEC UNE MALLE
Par rapport à la 1510, la Solara se veut beaucoup plus classique, voire banale. Certes, elle ne souffre d'aucun défaut majeur, mais elle manque de personnalité, avec son profil très carré. Sage, elle conserve même les feux arrière de la 1510. Cette discrétion s'explique par le fait qu'elle tente d'attirer la clientèle assez conservatrice des berlines tricorps, qui délaisse la 1510 au profit des 305 et R18. Comme sur la 1510, les moteurs 4 cylindres disponibles sont au nombre de trois : un 1.300 cm3 de 68 ch. à 5.600 tr/min, un 1.400 cm3 de 85 ch. à 5.600 tr/min et un 1.600 cm3 de 88 ch. à 5.400 tr/min puis 90 ch. à 5.600 tr/min pour les Solara GLS et SX. La version SX est évidemment la plus agréable à vivre, non seulement en raison de sa puissance supérieure, mais aussi du fait d'un équipement très complet à l'époque : phares antibrouillard, pare-brise feuilleté, vitres électriques avant, verrouillage centralisé, sièges velours avec quatre appuis-têtes, jantes alliage.
A L'INTERIEUR
Mais le plus étonnant est la présence en série d'un équipement encore rare dans une berline de classe moyenne au début des années quatre-vingt : un ordinateur de bord ! Emprunté aux Horizon SX et 1510 SX, cet outil donne la consommation moyenne et immédiate ainsi que le kilométrage parcouru, calcule la durée d'un voyage et fait office de montre. L'habitacle des Solara est identique à celui des 1510, lequel reprend celui de la 1307. Sur cette dernière, le tableau de bord est marron foncé, gris ou beige. Sur les 1510 et Solara, il est gris clair et beige. Les sièges sont recouverts de drap sur la LS, très chichement pourvue, et en velours sur les GLS et SX. Les GL et GLS adoptent le tweed à partir de 1982, mais le perdent pour du drap à partir de 1984. La sellerie cuir n'est disponible que contre un supplément sur la SX.
LA FIN DE TALBOT
Agréable à vivre, la Solara réussit à séduire le public à son lancement, avec 69.000 unités vendues en 1980, contre 47.000 exemplaires de 1510. Mais ce premier chiffre passe dès l'année suivante à 42.000. La baisse progressive va se poursuivre et ce n'est pas l'arrêt de la 1510 en 1982 qui inversera la tendance. En 1985, elle fait l'objet de légères modifications de style pour tenter de masquer ses rides. Elle adopte de nouveaux enjoliveurs en forme de disque, une calandre à quatre barrettes peintes, perd tous ses chromes et voit ses boucliers peints dans la partie inférieure. Cette mise à jour est insuffisante pour soutenir les ventes : seules 3.100 Solara sont vendues en 1986. Sa production s'arrête cette même année avec la marque Talbot, dont la renaissance se sera soldée par un échec.